Europe : la BCE remonte son taux directeur à 3,75 %
Article du 08/03/2007
Comme on s’y attendait, la Banque Centrale Européenne a relevé son principal taux directeur, le taux de soumission minimal appliqué aux opérations principales de refinancement de l’Eurosystème, de 25 points de base à 3,75 %. Il s’agit de la septième hausse opérée par la Banque depuis décembre 2005. Le taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et le taux d’intérêt de la facilité de dépôt ressortent pour leur part à 4,75 et 2,75 % respectivement. « Nous avons décidé d’augmenter les principaux taux d’intérêt de la BCE de 25 points de base. La décision a été prise au vu des risques à la hausse pesant sur la stabilité des prix sur le moyen terme que nous avons identifiés tant dans notre analyse économique que monétaire », a expliqué Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, à l’occasion du point de presse.
Interrogé sur une nouvelle hausse des taux, Jean-Claude Trichet n’a rien exclu : « je n’ai pas dit qu’on était à un pic, point final ».
Objectifs clairement affiché par Francfort : contenir les risques inflationnistes bien que l’inflation, à 1,8 %, soit en dessous des exigences européennes. « La décision d’aujourd'hui contribuera à assurer que les anticipations d’inflation à moyen et long termes dans la zone euro restent solidement ancrées à des niveaux compatibles avec la stabilité des prix. Cet ancrage constitue une condition indispensable pour que la politique monétaire contribue, sur la durée, à une croissance économique soutenable et à la création d’emplois dans la zone euro », a-t-il précisé.
Pourtant, « la vigueur de la croissance réelle du PIB au quatrième trimestre indique la poursuite d’une croissance robuste dans la zone euro. La demande intérieure comme les exportations ont apporté des contributions significatives à la croissance du PIB réel, confirmant la nature durable et généralisée de l’expansion. Les informations sur l'activité économiques provenant de diverses enquêtes sur la confiance et d’estimations d’indicateurs soutiennent l’idée qu’une croissance économique robuste se poursuit en 2007 ».
Malgré tout, les économistes de la BCE restent attentifs à la conjoncture. « En ce qui concerne l’avenir, il convient d’agir de manière résolue et en temps opportun pour assurer la stabilité des prix à moyen terme, explique Jean-Claude Trichet. Aussi le conseil des gouverneurs suivra-t-il très attentivement tous les développements afin que les risques à moyen terme pesant sur la stabilité des prix ne se matérialisent pas. (…) Nous sommes constamment sur le qui-vive et le fait de l’être de manière crédible est essentiel pour ce que nous faisons car c’est pour cette raison que les anticipations d'inflation restent solidement ancrées ».
