La Chine doit « éviter la surchauffe », écrivions-nous dans notre dossier Perspectives & Stratégies 2007. Et cette recommandation venait à la fois des observateurs extérieurs et de la propre classe politique chinoise. « Après des années de croissance à deux chiffres, Pékin entend clamer le jeu mais n’y arrive pas. Le pays doit aujourd’hui éviter la surchauffe et ce sera tout là l’enjeu de sa politique monétaire en 2007, une politique de ‘fine tuning’, de réglage. Objectif : une croissance forte (au moins 7,5 % par an) mais plus équilibrée », pouvait-on lire dans les colonnes du dossier en novembre dernier.
Un constat remis sur le devant de la scène ces jours-ci par le Premier ministre chinois, Wen Jiabao. « La tâche la plus importante est de promouvoir un développement solide et rapide », a déclaré le chef du gouvernement dans un discours à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (Parlement).
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de résorber les disparités sociales. Pour ce faire, « les mesures de macro-contrôle doivent être renforcées et améliorées. L’essentiel est de limiter le montant des investissements, de contrôler le crédit ». Wen Jiabao s’est montré très concerné par les problèmes sociaux dans les campagnes, notamment l’accès au logement, la couverture sociale et médicale, le coût des soins et l’accès aux études. A l’heure actuelle, les dépenses sociales sont supportées à 70 % par des collectivités locales endettées et donc réduites a minima. « On veillera à préserver l’égalité et la justice au sein de la société, de manière à ce que toute la population partage les fruits de la réforme et du développement », a-t-il souligné.
L’objectif de croissance pour la Chine reste tout de même élevé, à « environ 8 % », après une croissance de 10,7 % en 2006.
