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Devises : Le « dollar fort » sert les Américains

Article du 18/10/2007

Pour les Etats-Unis, un « dollar fort » est un bon point, du moins c’est ce qu’a redit récemment le secrétaire au Trésor Henry Paulson : « un dollar fort est dans l’intérêt de (son) pays ».
Pourtant, en cinq ans, le dollar a perdu près d'un tiers de sa valeur par rapport à l’euro. Mais les Etats-Unis n’ont pas changé de discours, peut-être parce que les ambiguïtés de ce message servent leurs intérêts et parce qu’ils ont peu de marge de manœuvre. Les autorités monétaires américaines répètent que la valeur de la monnaie doit être fixée dans un marché compétitif, sur la base des fondamentaux économiques.
Cette formulation officielle permet d’envoyer le message ambigu que les Etats-Unis se satisfont de la valeur du dollar tant que la dépréciation se fait de façon ordonnée.
Le Fonds monétaire international a d’ailleurs abondé dans leur sens en assurant hier que le billet vert restait « surévalué » par rapport aux fondamentaux.
Pour certains analystes au contraire, l’affaiblissement du dollar est dans l’intérêt américain. Un dollar faible permet de réduire sans douleur les déséquilibres commerciaux américains, qui devraient cette année diminuer pour la première fois en six ans.
Il faut pourtant faire un distinguo entre valeur intérieure et valeur extérieure du dollar. « La valeur intérieure est toujours assez forte, parce que nous avons une inflation faible. Mais la valeur extérieure est appelée à baisser », affirme-t-il, James Dorn, vice-président chargé des affaires économiques à l’institut libéral Cato. Il y a plusieurs raisons à cela : les déséquilibres des comptes américains, la surabondance de dollars sur les marchés...
En Europe à l’inverse, l’appréciation de la monnaie unique est parfois pénalisante.
Autre prise de consciences : celle – récente – de la banque centrale américaine, comme le notait le Financial Times dans un éditorial la semaine dernière. Au cours de sa dernière réunion, la Fed a souligné que « les risques d’inflation pourraient augmenter si le dollar continuait à se déprécier de façon importante ». Or l’inflation est une des bêtes noires de la Fed.
Mais les économistes jugent fort peu probable que les Américains agissent pour contrer cette faiblesse. Il faut dire qu’ils ont en réalité peu de moyens d’action. Reste l’arme des taux d’intérêt, qui pourraient être relevés pour rendre les actifs rémunérés en dollar plus attractifs. Mais la Fed n’est pas prête de relever ses aux après la crise estivale des « subprimes » et de l’immobilier.
En gros, la célèbre formule lâchée en 1971 par le secrétaire du Trésor d’alors, John Connally, aux Européens inquiets des parités de changes, reste valable : le dollar est « notre monnaie, mais votre problème ».

Francebourse.com, avec AFP
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