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Présidentielle : Nicolas Sarkozy avait des envies de Méditerranée hier à Toulon

Article du 08/02/2007
Le candidat UMP tenait meeting hier soir à Toulon, dans un fief autrefois porté sur l’extrême droite. Devant quelques 10 000 personnes, selon le parti organisateur, Nicolas Sarkozy a tenu un discours orienté vers le Sud. Et notamment la Turquie dont on sait que l’éventuel rapprochement de l’Union Européenne n’est pas sans susciter de nombreuses polémiques en France.
« C’est à la France, européenne et méditerranéenne à la fois, de prendre l’initiative avec le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et Chypre, d’une Union Méditerranéenne comme elle prit jadis l’initiative de construire l’Union européenne », a lancé Nicolas Sarkozy, sans toutefois apporter beaucoup de précisions sur les contours d’une telle union.
« Notre grand tort est d’avoir longtemps, trop longtemps, tourné le dos à la Méditerranée », a estimé le candidat. Un oubli dû selon lui à la guerre d’Algérie, à « l’occultation du passé colonial » de l’Europe et à la « mode si détestable de la repentance ».
Le leader de l’UMP est pourtant toujours opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne car « l’Europe ne peut pas s’élargir sans arrêt si elle veut avoir une identité ».
Néanmoins, il souhaite que ce « grand pays méditerranéen » soit le « pivot » de cette union.
Il a également estimé que « c’est dans la perspective de l’Union Méditerranéenne qu’il nous faut repenser ce qu’on appelait jadis la politique arabe de la France ».
Selon lui, l’ « union de la Méditerranée pourrait s’organiser autour d’une rencontre périodique de ses chefs d’Etats et de gouvernements comme les grands pays industrialisés ont leur G8. Elle aurait un Conseil de la Méditerranée comme l’Europe a le Conseil de l'Europe ». Elle serait également dotée d’un système de sécurité collective qui « lui permettrait de garantir la paix autrement que par la course aux armements et l'intimidation » et d’une « Banque méditerranéenne d’investissement » qui financerait les projets communs à tous les membres.
Une telle construction politique reposerait sur quatre piliers : une stratégie écologique avec, entre autres, une gestion commune de l’eau ; une politique commune de co-développement ; la coopération dans la lutte contre la corruption, le crime organisé et le terrorisme et la création d’un « espace judiciaire commun » ; enfin une politique commune d’immigration choisie.
Au sujet de l’environnement, thème fort de cette campagne, Nicolas Sarkozy a proposé « que nous commencions par la dépollution de la Méditerranée, que nous ne pouvons accomplir que tous ensemble parce qu’il ne sert à rien que les uns ne polluent plus si les autres se mettent à polluer de plus belle. » Il a précisé au passage que s'il était élu, il « développerait » la politique française « en faveur de l’énergie nucléaire ».
Sous le terme de co-développement, le ministre-candidat évoquait le « développement solidaire au lieu d’être antagoniste », la reconnaissance d’un « intérêt méditerranéen commun », le partage de la technologie, de la connaissance, des compétences, des médicaments entre les pays, des universités, des pôles de compétitivité et des laboratoires communs tout le pourtour de la Méditerranée, un « libre échange négocié et régulé »...
Sur le plan de la politique international, Nicolas Sarkozy a fait allusion au conflit israélo-palestinien et suggéré que sa résolution passe par « cette Union méditerranéenne ».

Une Union de l’immigration choisie

Enfin, cette Union se veut une esquisse de réponse à un autre sujet brûlant : l’immigration. Nicolas Sarkozy souhaite ainsi qu’ « une convention soit élaborée entre tous les pays méditerranéens pour faciliter les reconduites à la frontière ». Chaque pays fixerait chaque année le nombre d’étrangers qu’il peut accueillir et une « charte » définirait « clairement les principes de l’entrée et du séjour des étrangers dans les pays d'accueil ». Et « celui qui a été reconduit dans son pays ne puisse pas obtenir un titre de séjour en France pendant les 5 ans qui suivent ».
Enfin, Nicolas Sarkozy a souhaité que les étrangers en situation irrégulière soient « exclus du droit au logement opposable ».
Tout en tendant la main aux populations d’Afrique du Nord, le présidentiable a rappelé sa position : à celui « qui veut devenir Français, d’où qu’il vienne, je lui dis: si tu veux devenir français, tu dois être fier de la France (...) Personne n'est obligé de vivre en France. »
« Ceux qui veulent soumettre leurs femmes, ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l’excision, le mariage forcé, ceux qui veulent imposer à leurs soeurs la loi des grands frères, ceux qui ne veulent pas que leur femme s’habille comme elle le souhaite, à ceux-là je veux dire que si je suis élu président de la République, ils ne seront pas bienvenus sur le territoire de la République », a prévenu le candidat.

Hommage aux harkis

Lui qui a fait de l’immigration un de ses chevaux de bataille n’a pas non plus manqué de plaider pour les rapatriés et les harkis, nombreux dans cette ville de Toulon. « A tous ceux d’entre vous (les rapatriés) qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné, n’emportant avec eux que leurs souvenirs de jeunesse et cette nostalgie qui ne les quittera plus jamais, je veux dire que si la France a une dette morale, c’est d’abord envers vous. Aux enfants des harkis qui ont servi la France, qui ont dû fuir leur pays et que la France a si mal accueillis, je veux dire que si la France doit des excuses et des réparations, c’est à eux qu’elle les doit. »
Et d’ajouter : « Cessons de noircir le passé de la France. L’Occident longtemps pécha par arrogance et sans doute aussi par ignorance. Beaucoup de crimes et d’injustices furent commis. Mais la plupart de ceux qui partirent vers le sud n’étaient ni des monstres ni des exploiteurs. »
Last but not least, Nicolas Sarkozy a également profité de ce rendez-vous pour revenir sur les thèmes forts de sa campagne. « Ça ne peut plus durer que l’assisté gagne plus que le travailleur (...) Ça ne peut plus durer que des multi-récidivistes se moquent de la justice (...) Ça ne peut plus durer que le petit voyou comme le patron voyou restent impunis ... », a-t-il scandé.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet, avec AFP
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