Indonésie : inquiétude sanitaire après les inondations
Article du 07/02/2007
Alors que le niveau des eaux commence à baisser dans la capitale indonésienne, les autorités du pays ne cachent plus leurs inquiétudes concernant la situation sanitaire dans l’île la plus peuplée de l’archipel.
A Jakarta, mégalopole de 9 millions d’habitants, le bilan provisoire fait état de 50 morts mais des découvertes macabres ne sont pas exclues dans des quartiers encore sous plusieurs mètre d’eau. Plus de 340 000 habitants sont encore sinistrés.
Et le temps ne semble pas être de la partie, puisque l’on est actuellement en pleine période de mousson.
Les autorités indonésiennes, à qui on a pu reprocher la lenteur dans la prise de décision, ont désormais déployé l’armée, fourni canots et camions mais les moyens sont encore insuffisants face à l’ampleur de la crise.
Autre inquiétude : celle de voir se propager des épidémies, aidées par l’insalubrité. Dans l’Est de l’île, le virus du chinkungunya fait son apparition et provoque une maladie qui ressemble, par ses symptômes, à la dengue, maladie mortelle transmise par les moustiques également. Cette dernière se propage également depuis le début de la saison des pluies, favorable à la prolifération des moustiques, et a déjà provoqué près de 200 décès recensés.
La concentration de sinistrés souvent privés d’eau potable et l’amoncellement des déchets risquent également de créer les conditions idéales pour les épidémies intestinales.
Autre virus qui pourrait profiter de ces mauvaises conditions météorologiques : celui de la grippe aviaire, déjà présente sur le territoire. Les inondations risquent en effet de disperser les volailles contaminées et de rendre plus difficile la lutte contre cette épizootie. Plus de 60 Indonésiens sont déjà morts à cause du virus du H5N1, le bilan humain le plus lourd pour un seul pays. Deux nouveaux cas de contamination viennent d’être recensés.
La Chine a promis d’offrir 20 000 dollars à l’Indonésie via La Croix-Rouge pour aider à la reconstruction de la capitale dévastée, selon la porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
