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Quatrième jour sans tabac

Article du 04/02/2007
Depuis le 1er fevrier, le tabac n’a plus la cote. Tout le monde aura en effet remarqué les lieux moins enfumés qu’à l’habitude, les cendriers vides et ces groupes de fumeurs invétérés rassemblés à l’extérieur pour écraser la cigarette du « condamné ». Condamné à ne plus fumer dans les lieux publics, administrations, écoles et hôpitaux (et oui la pratique existait encore), commerces, aéroports, salles de spectacle, moyens de transport collectifs et entreprises, selon le décret du 15 novembre 2006.
Certains aménagements possibles ont été prévus. Ainsi les entreprises pourront faire aménager des « fumoirs », mais les conditions d'installation et de fonctionnement sont particulièrement dissuasives. Ces « fumoirs doivent respecter des règles strictes, en particulier être équipés d’un dispositif d’extraction d’air par ventilation mécanique qui permet de renouveler l’atmosphère de dix fois le volume de l’emplacement par heure. D’une superficie maximale de 35m2 ne pouvant excéder 20 % de la surface totale de l’établissement, ils doivent aussi être indépendants du système de ventilation, être dotés de fermetures automatiques et ne pas constituer un lieu de passage ». Auparavant, selon la loi Evin, votée en 1991, on ne pouvait pas fumer dans les locaux à usage collectif mais les salariés qui avaient un bureau individuel pouvaient y fumer, ce qui est désormais interdit.
Dans les hôpitaux de long séjour ou les maisons de retraite, les pensionnaires pourront fumer dans leur chambre, assimilé à un espace privatif. Dans les prisons, une circulaire parue jeudi précise qu’il sera toujours possible de fumer dans la cour.
L’interdiction devrait être étendue l’année prochaine aux cafés, restaurants, casinos et discothèques, qui ont donc obtenu un sursis. Ailleurs, en Europe, ce n’est pas le cas. Fumeurs espagnols ou doivent sortir pour en griller une.
La plupart de nos voisins ont adopté des mesures anti-tabac restrictives : interdiction de la publicité suite à une directive européenne entrée en vigueur en juillet 2005, de la vente aux moins de 16 ans ou dans les « ventas » espagnoles le long de la frontière française… Les mesures ont d’abord été prises en Europe du Nord, puis occidentale, elles font leur apparition progressive en Europe de l’Est. La Belgique a été pionnière en la matière puisque l’interdiction remonte à 1991. L’Irlande a été la première à imposer l’interdiction totale de fumer dans les lieux publics, en mars 2004. L’Allemagne, avec ses distributeurs de tabac placés dans la rue, et la Grèce font en revanche figure de mauvais élèves.
L’objectif de l’Union Européenne est de réduire la proportion de fumeurs à 20 %. Dans un Livre vert auquel les Etats membres doivent répondre d’ici le 1er mai, le commissaire à la Santé Markos Kyprianou estime qu’une interdiction générale de fumer dans tous les lieux publics fermés ou semi-fermés « serait la plus bénéfique pour la santé publique ».
Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France, avec 66 000 décès par an. Le tabagisme passif tue chaque année quelque 80 000 personnes dans l’Union européenne.

Un contrôle renforcé contre les resquilleurs

En France, 175 000 agents sont habilités à contrôler les espaces publics, administrations et entreprises. Les fumeurs récalcitrants écoperont d’une amende de 68 euros, les responsables d’établissements d’une amende de 135 euros qui peut aller jusqu’à 750 euros en cas de cumul d’infraction.
« On ne va pas débouler avec les carnets à souche dans toutes les entreprises », tempère toutefois Jean-Denis Combrexelles, directeur général du Travail au ministère de l'Emploi.
Le ministère de la Santé a également chargé 3 000 médecins inspecteurs de la santé publique, ingénieurs du génie sanitaire et inspecteurs de l’action sanitaire et sociale de contrôler les établissements de soins.
Mais la répression n’est pas la seule arme du gouvernement pour inciter à une moindre consommation du tabac, n’en déplaise aux industriels du tabac et aux commerces liés. Depuis hier, l’Assurance Maladie prend en charge une partie des traitements de sevrage tabagique par substituts nicotiniques dans une limite de 50 euros et sur ordonnance.
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