Politique : Ségolène Royal dénonce les « bourdes » de Nicolas Sarkozy
Article du 01/10/2007
Au tour de Ségolène Royal d’attaquer. Dans une tribune publiée lundi dans Le Monde, l’ex-candidate à la présidentielle dénonce les « retournements » de Nicolas Sarkozy dans trois dossiers chauds : l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, le dialogue avec le Hezbollah libanais ou le nucléaire iranien.
Alors qu’il s’était prononcé contre l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le chef de l'Etat est « frappé par un principe de réalité jusqu'alors soigneusement nié », écrit-elle. Il accepte finalement de poursuivre les négociations et « pense même à supprimer le référendum obligatoire préalable à une éventuelle adhésion ».
L’ex-candidate, raillée par la droite durant la campagne présidentielle pour son manque d’expérience et de incompétence en politique internationale, critique le récent discours de Nicolas Sarkozy à l'ONU, durant lequel il a évoqué sa volonté d'aider « tous les pays » à se doter du nucléaire civil, en pleine crise avec l'Iran. Ségolène Royal se demande s'il s'agit d' « improvisation » ou de « provocation ».
Ségolène Royal s’est également étonnée que le Hezbollah ait été invité à une réunion interlibanaise en juillet à la Celle-Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), alors que Nicolas Sarkozy avait déclaré en décembre 2006 à propos de l’entretien de son adversaire du PS avec la commission des affaires étrangères du Liban dans laquelle siégeait un député du Hezbollah : « Hitler avait été élu, ça n'en fait pas un interlocuteur respectable et responsable ».
Pour la socialiste, le chef de l’Etat a fait « le choix de l’atlantisme » et risque de faire perdre à la France toute « crédibilité ».
« Où est la cohérence, où est le message, où est la dignité ? », écrit la présidente de la région Poitou-Charentes. « Au fond, seul le rapprochement avec Washington donne à la diplomatie de Nicolas Sarkozy un semblant de cohérence ».
« Chauffer l'opinion, donner l'apparence de la fermeté puis se dédire face aux risques d'isolement : serait-ce cela la nouvelle diplomatie de rupture? », s'interroge Ségolène Royal qui accuse encore Nicolas Sarkozy e de commettre « bourde sur bourde » et de « tirer la couverture à lui, exaspérant nos plus fidèles partenaires et notamment l'Allemagne ».