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Les scientifiques au chevet de la planète

Article du 31/01/2007
Douceur hivernale ou vague de froid sans précédent, sécheresse ou tsunami, tempêtes de vent ou moussons surabondantes, d’un continent à l’autre le dérèglement climatique de ces dernières années sont sans commune mesure avec les changements qu’a connus la Terre au cours des derniers millénaires.
Les derniers rapports sont plus qu’inquiétants. Celui du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), à l’occasion de la réunion de Paris sur le climat, fait peser la menace à la fois sur l’environnement et sur l’homme en prévoyant une augmentation des températures dans une fourchette de 2 à 4,5 degrés au dessus des niveaux pré-industriels. Le thermomètre mondial a gagné 0,8 degrés depuis le début du 19e siècle. A titre de comparaison, la température actuelle moyenne de la planète est d’environ 5 degrés supérieure à celle de l’ère glaciaire qui s’est achevée il y a 10 000 ans.
Le réchauffement climatique devrait ainsi entraîner d’ici 2080 des pénuries alimentaires pour des centaines de millions de personnes. La raréfaction de l’eau potable toucherait presque la moitié de la population humaine totale alors que la montée des eaux due à la fonte des glaciers continentaux comme les Alpes et des pôles pourrait inonder de nombreuses zones côtières, qui sont souvent les lieux où se concentrent les hommes et l’économie. Les océans pourraient voir leur niveau s’élever de 8 à 29 centimètres d’ici vingt ans.
Ainsi, sur 17 000 îles et îlots qu’il compte, l’archipel indonésien pourrait en voire disparaître 2 000 d’ici 2030. La barrière de corail et tout son écosystème sont également menacés.
Et les paradoxes sont encore nombreux. En Chine, en Australie, la pluviométrie devrait diminuer et pénaliser l’agriculture alors que les tempêtes tropicales pourraient se multiplier.
La disparition de ces lieux de vie humaine entraînerait immanquablement des migrations massives de la population difficilement contrôlables, d’où un cercle vicieux.
L’impact sur la biodiversité et l’écosystème est encore difficilement calculable.
La modification du climat pourrait relancer des maladies que l’on croyait éradiquées.
Et les conséquences sur l’agriculture provoquer de probables pénuries alimentaires.

Une vraie prise de conscience internationale

« Sans aucun doute le changement climatique a de plus en plus de conséquences, constatées dans le monde entier », explique Yvo de Boer, le secrétaire général de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCC). Le constat est simple mais il aura fallu pas mal de temps pour le formuler.
Si les pays riches se questionnent encore sur ce qu’il faut faire, comment le faire et avec quel argent, le débat n’en est pas à ce stade de maturité dans la plupart des Etats, ceux-là même qui, déjà en difficultés, seraient les premiers touchés par le dérèglement climatique. « Les pays les moins capables de répondre aux conséquences du changement climatique, les moins à même de se défendre contre le changement climatique, sont ceux qui en subissent les conséquences les plus fortes », précise Yvo de Boer.
Jamais les discours et les études - comme le rapport Stern - sur l’environnement n’ont été si nombreux. En France, Nicolas Hulot a réussi le tour de force de placer le climat au cœur de la campagne électorale. Aux États-Unis, le film d’Al Gore a suscité une vive polémique et George Bush a enfin reconnu dans son discours sur l’Etat de l’Union que le réchauffement représentait « un sérieux défi ». Même le Forum économique de Davos n’a pu faire fi du sujet même si Tony Blair qui a clos le Forum a regretté l’incapacité de la communauté internationale à agir de manière efficace face à ce défi.
Ces quelques jours à Paris sont donc primordiaux pour faire avancer la donne. Plus de 500 experts internationaux sont réunis à dans les locaux de l’Unesco. Objectif de ce huis-clos : finaliser la rédaction du plus important rapport scientifique sur le réchauffement de la planète jamais produit.
C’est le GIEC, créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme de l’environnement de l’ONU, qui préside les débats.

Pour une gouvernance écologique mondiale

Ce rapport viendra compléter les textes existants, notamment la Convention de l’Onu sur le changement climatique et, le Protocole de Kyoto de lutte contre l’effet de serre rédigé en 1997 mais non ratifié par tous les Etats. Il doit aussi ouvrir de nouvelles perspectives après l’arrêt de la première phase de Kyoto en 2012.
Comment modifier profondément et durablement nos modes de consommation et de production d’énergie pour réduire les émissions de CO2, en s’appuyant notamment sur le marché du carbone ? Comment allier politiques volontaristes de réduction des émissions et politiques de recherche et de développement de technologies sobres en CO2 ? Comment mieux intégrer les politiques d’adaptation au cœur de l’aide au développement dans le respect des objectifs du millénaire ? Quelle vision d’un régime multilatéral renforcé de lutte contre le changement climatique adopter ?
du rapport Stern.

L’appel de GreenPeace

L’organisation environnementale a voulu taper fort hier. Habituée des coups médiatiques, Greenpeace a installé sur la Tour Eiffel, au combien symbolique, une banderole géante proclamant « Its’not too late » (« Ce n’est pas trop tard ») ainsi qu’un thermomètre fictif bloqué à 2 degrés pour symboliser le réchauffement. « Pour rester en dessous de + 2°C, les émissions mondiales doivent elles diminuer de moitié d’ici 2050. Pour y parvenir, il faut pour cela dépasser les beaux discours et accélérer la négociation internationale pour la deuxième période du protocole de Kyoto, couvrant 2013-2017 », a expliqué Laetitia de Marez, de la campagne Energie/climat de Greenpeace international.
Le 25 janvier dernier, l’association avait publié un scénario énergétique global, « Révolution énergétique », qui prouve qu’il est possible de diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Pour l’heure, Les plus gros émetteurs de dioxyde de carbone ou CO2, principal gaz à effet de serre, responsable de la couche d’ozone, sont l’Amérique du Nord (19,3 tonnes de CO2 par habitant en 2003 selon l’AFP), l’Europe (8,5), le Moyen-Orient (4,1), l’Amérique centrale et les Caraïbes (2,9), l’Asie (2,4), l’Amérique du Sud (2) et l’Afrique (1,4).

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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