Oiseau de mauvais augure ? La Hongrie vient de confirmer l’infection d’un élevage d’oies dans le sud du pays par une souche du virus H5N1, marquant ainsi le retour de la grippe aviaire en Europe. Le souvenir des inquiétudes des pouvoirs publics, des éleveurs et de consommateurs qui avaient boudé la volaille l’année dernière à la même époque pourrait refaire surface.
Cela faisait six mois qu’aucune trace d’influenza aviaire n’avait été relevée sur le territoire européen même si l’on sait que le virus est toujours actif en Asie. Cette mauvaise nouvelle intervient alors que la période de migration des oiseaux n’est pas encore d’actualité.
Au plus fort de la crise, entre la fin 2005 et l’été 2006, le virus H5N1 avait touché quatorze Etats membres. « Nous devons rester vigilants, car cette maladie représente une menace permanente », a déclaré le commissaire européen à la Santé, Markos Kyprianou, lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil des ministres européens de l'Agriculture.
Partout en Europe, les pays ont adopté des mesures de précaution et d’urgence, notamment l’abattage et le confinement, en cas de découverte d’un foyer infecté. De telles mesures ont été mises en place en Hongrie.
Mais l’éradication de la grippe du poulet semble d’autant plus difficile que des scientifiques redoutent les mutations du virus et notamment sa transformation le rendant transmissible à l’homme. Pour l’heure, l’épizootie a fait 160 victimes dans le monde, principalement en Asie, toutes contaminées suite à des contacts directs et prolongés avec des animaux malades. Plus de 200 millions de volatiles ont succombé au virus ou ont été abattus pour prévenir la propagation de la maladie.
De nouveaux cas dans le monde
La Russie a cessé ses importations de volaille hongroise toutefois son territoire n’est pas épargné par l’influenza aviaire. L’agence russe d'information internationale Ria Novosti fait état de la découverte hier soir d’un nouveau foyer de grippe aviaire. Il s’agit du premier foyer de grippe aviaire recensé en Russie depuis début août 2006.
En Asie, foyer d’origine de la pandémie, la Chine semble pour l’heure relativement épargnée, aucun cas n’ayant été enregistré depuis septembre dernier, selon le ministère chinois de l’Agriculture. Le gouvernement a multiplié les efforts pour vacciner la volaille et le bétail et informer la population contre les dangers en terme d’hygiène d’une trop grande promiscuité avec les animaux. Cependant, l’éventualité d’une épidémie existe encore dans certaines régions rurales. Six pays et régions situés autour de la Chine ont récemment rapporté des cas de grippe aviaire.
C’est le cas de l’Indonésie où six personnes sont mortes du virus depuis le début de l’année. Selon l’Organisation mondiale de la santé, depuis 2005 l’archipel a enregistré la moitié des décès mondiaux dus à l’influenza aviaire.
Au Japon, trois foyers dans des élevages avicoles ont été recensés courant janvier, selon le ministère de l’Agriculture. Aucun cas de H5N1 n'avait été relevé au Japon depuis trois ans.