Contrebande : Hong Kong, plaque tournante du commerce illégal d’antiquités chinoises
Article du 25/09/2007
Porcelaines, terres cuites, calligraphies et autres Bouddhas géants : les amateurs d'antiquités chinoises trouvent sur Hollywood Road les pièces les plus anciennes, souvent pillées sur les sites chinois mais vendues en toute légalité à Hong Kong. Un secret de polichinelle même pour les commerçants de la rue.
Mais, la Chine, qui a perdu ainsi des millions de trésors, souhaite mettre un terme à un trafic très juteux. Pékin va interdire les exportations de toutes ses antiquités datant d’avant 1911.
Jusqu’à présent, cette interdiction concernait les antiquités remontant à 1795, ce qui n’empêchait pas des terres cuites et autres statues bien plus anciennes de se retrouver entre les mains de vendeurs peu scrupuleux. La nouvelle réglementation, qui va protéger le patrimoine jusqu’à la dernière dynastie impériale, celle des Qing, entrera en vigueur à la fin de l’année.
Hong Kong, région administrative spéciale, n’est pas concernée par cette réglementation et pourra donc continuer à commercialiser des antiquités datant d’avant 1911.
Du reste, les autorités hongkongaises montrent peu de zèle à lutter contre l’entrée illégale de telles pièces. Depuis dix ans, l’administration des douanes n’a interdit qu’à trois reprises des entrées d’antiquités chinoises, prétextant que la contrebande est faible sur ce territoire.
Un point de vue que ne partagent pas collectionneurs et experts qui reconnaissent pourtant un certain tarissement du phénomène par rapport à il y a dix ans.
Il faut dire qu’en Chine la justice a parfois condamné à mort et exécuté des pilleurs de tombe mais la population rurale commence à prendre conscience de la valeur commerciale de ces objets et n’hésite pas à piller des trésors enterrés.
Quant aux acheteurs qui arpentent Hollywood Road, certains repartent en Chine avec des objets accompagnés de certificats. Certains collectionneurs privés achètent des antiquités qui pourront ensuite être revendues en Europe ou aux Etats-Unis.
Si ce trafic alimente également le blanchiment d’argent, culturellement le risque d’éparpillement du patrimoine chinois est un problème plus grand encore.
