France Bourse
Abonnez-vous

Allemagne : 2006, un bon cru pour l’économie allemande

Article du 11/01/2007
Le gouvernement allemand peut s’enorgueillir de son bilan économique pour l’année qui vient de se terminer. Le PIB allemand a augmenté de 2,5 % en 2006 (2,7 % corrigé des variations calendaires). Il s’agit là du meilleur score depuis 2000, selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis). On est largement devant les prévisions de croissance qui ne tablaient que sur 1,8 % d’augmentation du PIB. L’Allemagne « a pu rattraper les autres grandes nations industrielles », s’est félicité le président de Destatis, Walter Radermacher.
Cette bonne forme se ressent d’ailleurs dans la plupart des pans de l’économie germanique.
Les exportations se portent bien (+ 12,4 %) ; la population active s’accroît ; les investissements industriels ont crû de 7,3 % ; même le bâtiment s’est redressé de 3,6 %.
Les ménages ont très légèrement renoué avec la consommation, même si leur revenu disponible global est en baisse, en raison de la hausse de la population active et du poids des prélèvements sociaux et des impôts.
Autrefois mise à l’index par Bruxelles pour ses finances, le déficit public allemand s’élève à 2 %. Là encore, Berlin n’était pas rentrée dans les clous du Pacte de stabilité et de croissance, qui fixe le plafond à 3 % du PIB, depuis 2001.
Tout cela est plutôt de bon augure pour 2007. Le gouvernement d’Angela Merkel devrait multiplier les réformes cette année pour accroître la consolidation budgétaire du pays. Le relèvement de la TVA, qui a eu lieu le 1er janvier dernier, de 16 à 19 %, doit en partie servir cet objectif et aider également à la réduction des cotisations chômage.
Toutefois, on peut encore craindre que cette réforme ne donne un coup de frein à une consommation allemande déjà faible, en réduisant encore le pouvoir d’achat des ménages.
Et c’est là un des gros défauts de la politique budgétaire allemande qui pèse davantage sur les consommateurs écartés de la reprise en 2006 que sur les entreprises. Certes, les réformes introduites par Gerhard Schröder, sous le nom d’Agenda 2010, sur les impôts et le marché du travail, commencent à porter leurs fruits. Mais on peut se demander si le dynamisme actuel n’est pas dû à un effet de rattrapage plus que le fruit des réformes structurelles passées.
Dans la même veine, le gouvernement Merkel prévoit d’ajouter une nouvelle tranche supérieure dans l’imposition sur le revenu et ne désarme pas sur la difficile réforme de l’Assurance sociale, ce qui laisse augurer de nouvelles hausses de cotisations salariales et patronales, amputant d’autant la croissance. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Depuis l’unification, l’Allemagne est redevenue compétitive à coup de restructurations, de délocalisations, de baisse des salaires – les fameux mini jobs, faiblement rémunérés, ou ceux à un euro – mais le modèle social est en perdition. Le chômage reste élevé, à plus de 10 %, les fragilités budgétaires pèsent encore sur l’avenir de la Sécurité sociale, à l’aune d’une arrivée massive et coûteuse de nouveaux retraités.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet. Etude tirée du dossier Perspectives & Stratégies 2007, disponible depuis le site.
Sur le même sujet
Nos portefeuilles
Performances actualisées le 01/12/2022
Croissance : 754%
Depuis sa création en 2001
Rendement : 247%
Depuis sa création en 2012
Déposées à la Bibliothèque Nationale de France
Actuellement
Recommandation
Suivi de recommandation
Avis JDH
Analyses technique
Analyses fondamentales