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Somalie : la menace d’al-Qaida justifie les raids américains en Somalie, selon le Pentagone

Article du 10/01/2007
Revendiquant toujours leur rôle de « gendarme du monde », les Etats-Unis n’ont pu s’empêcher d’intervenir dans le conflit somalien. Lundi, l’armée américaine a effectué plusieurs raids aériens contre des islamistes en fuite, dans le sud du pays.
La crise qui traverse le pays était à l’origine civile. La Somalie connaît depuis le renversement du régime de Mohamed Siad Barre en 1991 une interminable guerre civile. Les nouvelles institutions de transition, mises en place en 2004 et dirigées par Ali Mohamed Dedi, se sont révélées incapable d’endiguer la montée en puissance des islamistes. Ces derniers avaient d’ailleurs la main sur la capitale, Mogadiscio, depuis mi 2006, faisant régner la loi des tribunaux islamiques. Fin décembre dernier, le gouvernement régulier somalien a demandé de l’aide à son voisin éthiopien, faisant fi de 45 ans de contentieux au sujet de leur frontière commune. Qui plus est, Addis Abbeba est connu pour assimiler l’influence islamiste au terrorisme et justifie son intervention par la légitime défense, depuis le Conseil des tribunaux islamiques de Somalie a décrété la guerre sainte contre ce pays à majorité chrétienne.
Les milices islamistes somaliennes ont répondu par les armes, appuyées, de leur côté, par l’Erythrée, mais elles ont été rapidement mises en déroute par les forces loyalistes.
C’est dans ce contexte que l’armée américaine a décidé d’intervenir dans la nuit de dimanche à lundi par un premier raid aérien, près de la frontière kenyane, où se seraient repliées les forces islamistes. L’avion utilisé, un appareil des forces spéciales, aurait bombardé plusieurs concentrations de miliciens islamistes. « Le raid visait ceux que nous croyons être les principaux dirigeants d’Al Qaida dans la région », a fait savoir le Pentagone. Des navires américains patrouillent également le long de la côte.
Le gouvernement somalien d’Abdullahi Youssouf Ahmed a signifié son approbation quant au raid américain, le qualifiant de « succès ».
Symboliquement, cette attaque marque le retour des Etats-Unis dans un pays synonyme de fiasco militaire pour eux. En 1993, 18 soldats américains avaient trouvé la mort à Mogadiscio. Un épisode resté sous le nom de « chute du faucon noir » (du nom du film qui en a été tiré), qui avait exclu la Somalie du champ de vision américain.
Aujourd’hui, c’est sur la menace terroriste que se basent les Etats-Unis pour justifier leur intervention militaire. Ils craignent que les tribunaux islamiques n’aient des liens avec le réseau terroriste d’Al Qaida et parlent de « talibans somaliens ». Les Etats-Unis recherchent plus particulièrement al Soudani, qui aurait été à l’origine des attentats à la bombe contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie en 1998 mais aussi contre un hôtel kenyan en 2002.
C’est d’ailleurs pour contrer toute propagation du message terroriste de l’organisation que les Etats-Unis ont implanté une base militaire dans la région, il y a six ans, après les attentats du 11 Septembre. A Djibouti, l’armée américaine possède désormais une base navale et aérienne importante pour les entraînements, les opérations anti-terroristes mais aussi les efforts humanitaires.
Ces violences ne sont en effet pas sans faire craindre l’embrasement de la Corne de l’Afrique, région particulièrement pauvre et fragile du continent. La zone ne se remet pas de plusieurs décennies de guerre et de famine. L’Erythrée pourrait s’engluer dans le conflit en ne cachant pas son soutien aux islamistes somaliens.

Francebourse.com – Alexandra Voinchet
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