Indonésie : de nouvelles inondations pour un triste anniversaire
Article du 26/12/2006
L’Indonésie s’apprêtait à célébrer dans la douleur l’anniversaire du tsunami, qui avait ravagé le pays, il y a deux ans, faisant 230 000 morts au total. C’était sans compter les caprices du sol et du ciel asiatique.
Située sur une plaque volcanique très active, l’île indonésienne de Sumatra a connu la semaine dernière un violent séisme. Les survivants à ce tremblement de terre n’ont pas résisté au glissement de terrain qui s’en est suivi. Les inondations et les coulées de boue sont légion durant la saison des pluies, qui touche l’Indonésie d’octobre à avril. Cette année, les précipitations sont particulièrement forte et ont touchées une autre région, la province d’Aceh, au nord de l’île de Sumatra.
A Aceh, les inondations auraient causé la mort de plusieurs dizaines de personnes, détruisant des villages entiers et obligeant des milliers d’habitants à fuir vers les hauteurs.
Des ponts aériens pour apporter des vivres et de l’aide matérielle par hélicoptères ont été mis en place. Un millier de soldats a également été envoyé en renforts. Une aide d’urgence de 2 millions de dollars devrait être octroyée de la part des Nations Unies. Le gouvernement local, la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge ont également débloqué des aides d’urgence.
Décidément, le nord de l’île de Sumatra reste meurtri. Le tsunami avait fait 170 000 victimes dans la province d’Aceh en décembre 2004. D’un point de vue politique, la province, qui a longtemps connu des mouvements guérilleros, a organisé début décembre des élections locales. Si le GAM, le Mouvement pour la libération d’Aceh, organisateur de ces milices, a remporté ces élections avec plus de 40 % des suffrages, l’ONU a en revanche souligné le calme dans lequel s’est déroulé ce scrutin. Le GAM a été créé en 1976 avec pour objectif d’obtenir l’indépendance de la région, au motif qu’elle n'avait jamais été soumise de la puissance coloniale, les Pays-Bas. Le nationalisme achénais s’enracine dans la nostalgie d’un sultanat riche et indépendant du XVIIe siècle et les promesses d’autonomie non tenues par Jakarta après l’indépendance de l’Indonésie. Les affrontements entre la milice rebelle et l’armée indonésienne ont fait plus de 10 000 morts, pour la plupart civils. Longtemps, la présence de ces milices a menacé le tourisme, principale ressource de l’économie d’Aceh avec le pétrole. Néanmoins, le drame du tsunami avait permis d’arriver à une trêve signée entre les deux parties en août 2005. Cette victoire a fait renaître parmi les autorités de Jakarta la crainte d’une « balkanisation de l’Indonésie ».
